Tract de la section Solidaires-Justice du tribunal judiciaire de Sens : Ce tract établi une liste (non exhaustive) des malaises vécus par les agents de ce tribunal et un grand nombre d’agent.e.s du ministère de la Justice.
Vous trouverez ci-dessous le tract intersyndical CGT-SOLIDAIRES-UFAP sur la situation de l’équipe « milieu fermé » du SPIP 84 à l’antenne du CP Le Pontet
Depuis près de 2 ans la direction de notre service marche sur une seule jambe, et même parfois moins que ça sur certaines périodes ! Alors qu’on nous assurait pendant tout l’été qu’un.e DFSPIP serait en place au 1er septembre, coup de théâtre, le jour même : il n’en sera rien !
Quand sera-t-il ou elle nommé.e ? Prochainement… A l’automne ? Ou en janvier ? A moins que ce ne soit à Pâques ou à la Trinité !
Apparemment, pour le DI et le DAP, notre service n’est pas une priorité et il fonctionne tellement bien sans DFSPIP qu’il peut continuer encore quelque mois comme ça !
Ça serait tellement flatteur pour nous, personnel, si cela ne traduisait pas, surtout et avant tout, un manque de considération, un mépris et une absence totale de conscience des réalités d’un service tel que le nôtre et des difficultés qu’une telle vacance peut avoir, d’abord sur les cadres, mais également, inévitablement et par ricochet, sur l’équipe.
On savait que la prévention et la lutte contre les risques psychosociaux n’étaient pas la spécialité – et encore moins la priorité – de la DAP, mais jusque-là elle faisait au moins semblant de s’y intéresser…
Faut-il un pilote ?
Cela dit, nous avons une solution :
l’autogestion !
Un mode d’organisation qui implique le collectif et lutte réellement contre les conséquences des managements inadaptés ou autoritaires courants dans notre administration.
Nos représentants nationaux ont de nouveau rencontré les agent.e.s pour échanger avec eux et porter leurs revendications. Notre délégation a ensuite été reçue par le président du TJ afin de faire le point sur l’évolution de la situation et les mesures mises en œuvre pour rétablir un environnement de travail serein et protecteur pour les personnels.
A l’issue, Solidaires-Justice, sur invitation de la presse locale, a donné une conférence de presse au cours de laquelle a été annoncée la création d’une section locale au TJ de Sens ainsi qu’une Union Départementale de notre syndicat dans le département de l’Yonne (interprofessionnelle : SJ, AP, PJJ), basée elle à Auxerre.
Au tribunal judiciaire de Sens, les agents du greffe souffrent.
Des témoignages que nous avons recueilli le montrent : ils et elles se sentent humilié.e.s, surveillé.e.s, pressurisé.e.s, infantilisé.e.s…
Il faut dire que le management y est particulier :
leurs allers et venus sont en effet surveillés par des cameras dont les écrans de contrôle sont… Dans le bureau de la directrice de greffe ! Visiblement diriger un greffe ne semble pas chronophage, on peut aisément exercer en parallèle les fonctions d’agent de video-surveillance !
Des agent.e.s du greffe (ceux dont on manque pour garantir le service public de la justice) se voient ordonner de désherber la cour ! Y a pas de petite priorité !
Des contractuel.le.s ne sont pas renouvelé.e.s, en toute irrégularité, au mépris de leurs droits ! « Et alors ? »
Le management par la peur et l’autoritarisme bât son plein : certain.e.s se voient ainsi interdit d’adresser la parole à d’autres ! « Divisons pour mieux régner !»
… Et bien d’autres exemple encore, qui nous ont été signalés par des agent.e.s, des prestataires extérieurs ou encore des acteurs de la justice et qui montrent les dérives managériales hallucinantes qui ont pu avoir libre cours dans cette juridiction !
Souriez, vous êtes filmé.e
Comment le « ministère du droit » peut-il laisser faire ça ?
Pourquoi le CHSCT-D de l’Yonne n’a toujours pas déclenché d’enquête comme ses prérogatives le lui permettent ?
Pourquoi les syndicats « majoritaires », eux aussi alertés par des agent.e.s, n’ont pas répondu à leurs appels à l’aide ?
Traiter des personnels de la sorte ce n’est pas les respecter. Ce n’est même pas leur accorder le minimum de reconnaissance qu’on est en droit d’attendre de notre administration !
De telles conditions de travail, où le mépris et la déconsidération sont la banalité du quotidien, s’ajoutent au manque de moyens et à la surcharge de travail !
La justice zone de non-droit pour les personnels ?
Pourtant le ministère communique à l’envie sur la « qualité de vie au travail »
Pourtant le ministère produit fiches et formations sur « la prise en compte des RPS »
Pourtant le ministère prétend lutter contre « les violences faites aux personnels »
Mais concrètement, sur le terrain, face aux risques organisationnels avérés, face à la souffrance exprimée des agent.e.s, face aux oukases de certains managers en roue libre, que fait notre administration ?
Rien. Elle détourne le regard en espérant que cela passe et que personne ne fasse de vague.
A Solidaires-Justice, nous n’avons pas peur des remous. Toujours nous soutiendrons les agent.e.s en souffrance, jamais nous ne rentrerons dans des « négociations » de pseudo « paix sociale » qui laissent croire que bourreaux et victimes sont sur un même pied d’égalité. L’administration, notre employeur, est RESPONSABLE de la santé et de la sécurité, physique et psychologique, de ses personnels. Défaillir à cette obligation est pénalement répréhensible.
Ne nous laissons plus faire Exigeons la première des reconnaissances qu’est le respect