STOP AU MEPRIS ET AUX AUDIENCES LES JOURS FERIES

[ Communiqué intersyndical des organisations du Tribunal Judiciaire de Paris ]

Depuis 2018, dans un contexte particulier de mouvements sociaux qui ont rythmé ces dernières années, les fonctionnaires des services judiciaires ont assuré sans faillir la continuité du service public de la Justice. Ils ont également répondu présents pendant la crise sanitaire mondiale pour tenir les audiences urgentes, sans aucune protection sanitaire au départ et sans invoquer le droit de retrait, avec une entrée en vigueur de la LPJ en plein confinement national, laissant les agents seuls, avec des moyens défaillants et un logiciel pénal nullement à la hauteur de la tâche qui leur incombe.

Dans ce contexte de crise sanitaire et de fatigue physique et psychique, ont été créées, sans aucune concertation ni explication, des audiences les jours fériés suivants : le lundi 5 avril (CRPC), le samedi 1er mai (CI + CRPC), le samedi 8 mai (CI + CRPC).

Lors de l’Assemblée Générale Plénière du 9 juillet 2021, la question de ces audiences correctionnelles créées a été évoquée, et un agent s’est senti mal pendant une prise de parole. Il a dû être aidé pour sortir de la salle et le PCS a été appelé.

Il n’est jamais facile de prendre la parole de façon spontanée en AG face aux chefs de juridiction, où la pression et le stress sont grands. Et cette situation le montre. Mais ce qui est choquant est que l’AG a suivi son cours comme si rien ne s’était passé : peut-être la sidération de la situation empêchait de réagir sur le moment, mais rien n’est retranscrit dans le procès-verbal de ladite AG !

L’absence de réaction immédiate des chefs de juridiction a profondément choqué les agents présents et ceux qui l’ont appris par la suite, qui ne peuvent que constater une fois de plus que la santé des agents n’est rien face à la politique du chiffre, des statistiques, du nombre de déférés…

Au-delà de cette absence de réaction, c’est l’absence de prise en compte de leur parole qui a profondément choqué les agents.

Or, les fonctionnaires de greffe, ces travailleurs de l’ombre, pourtant indispensables au fonctionnement de la justice, portent au quotidien et à bout de bras une justice qui manque de moyens, pour un salaire dérisoire et un profond manque de reconnaissance. Ils font preuve d’un sens du service public admirable. Ces agents tentent de défendre le mieux possible au côté des magistrats, une justice de qualité, accessible, équitable pour tous et protectrice des libertés.

Et c’est dans ce contexte que le greffe correctionnel de PARIS apprend la création d’audience de CRPC les 1er novembre, 25 décembre 2021 et 1er janvier 2022.

Est-il vraiment indispensable de créer ces audiences durant les jours fériés, pour une politique pénale qui est de toujours plus déférer au détriment de la vie personnelle et la santé des agents ? Qu’est ce qui justifie objectivement ces créations qui s’imposent à tous, sans aucune concertation ?

Ce projet de création d’audience n’est pas prévue par l’ordonnance de roulement et n’a fait l’objet d’aucune consultation préalable de l’AG ou à défaut des commissions restreintes comme le prévoit l’article R.212-31 du Code de l’organisation judiciaire. Mais surtout, il intervient dans un contexte de saturation totale des audiences correctionnelles, qui sont surcalibrées, trop tardives et trop fréquentes. Les personnels du Tribunal ont déjà exprimé leur opposition à ces créations d’audience, déjà évoquées en décembre 2019, et l’ont exprimé de nouveau lors des dernières assemblées générales. Force est de constater que ni leur voix ni leur épuisement n’est pris en considération par les chefs de juridiction.

Même si la délinquance parisienne ne tarit pas, la politique pénale ne peut être correctement mise en œuvre avec le peu de moyens alloués, exposant les agents à des risques psycho-sociaux évidents, et les solutions ne peuvent donc être d’incessantes créations d’audience.

LE SERVICE PUBLIC TIENT SUR LE DÉVOUEMENT DE MAGISTRATS ET DE FONCTIONNAIRES DE GREFFE QUI ACCEPTENT TOUT.
MAIS JUSQU’À QUAND ?

En soutien de fonctionnaires de greffe et magistrats du service correctionnel du Tribunal Judiciaire de Paris qui nous ont saisis, les organisations syndicales signent ensemble ce communiqué et demandent d’une part, qu’il soit accordé davantage de considération à leurs personnes et à leur parole plutôt qu’aux chiffres et statistiques et d’autre part, la suppression de ces trois audiences des 1er novembre 2021, 25 décembre 2021 et 1er janvier 2022.




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MISE EN PLACE DU TELETRAVAIL AU TJ D’AVIGNON : UNE VASTE BLAGUE !

Nous avons eu une fausse joie la semaine dernière ! On a même cru à un miracle de la part de la direction : la mise en place du télétravail au TJ d’Avignon !!

Au bout de trois courriels, on a enfin eu toutes les bonnes informations, la note de service et cette magnifique charte du télétravail, auquel il faut joindre l’annexe 1 de la circulaire du 23 octobre 2020 (que le temps s’écoule vite au ministère de la justice) et un descriptif des ”tâches télétravaillables” : essentiellement les tâches administratives. Ça tombe bien, la paperasserie est notre lot quotidien !

La note de service appelle quand même quelques interrogations : faudra-t-il pour que le télétravail puisse être accepté que l’agent.e soit formellement en binôme sur ses missions ? N’est-il pas temps, justement, de revoir a minima l’organisation des services de manière à favoriser, comme le demande le ministère de la fonction public, le télétravail ?

Par ailleurs, pourquoi exclure la possibilité de télétravail en période de vacations, de vacances, etc. ? Alors que justement, durant ces périodes, il y a moins d’activités et moins de justiciables, donc une bien moindre nécessité d’avoir autant de personnels présents.

De même, on lit que ”les jours flottants ou fixes de télétravail non pris ne peuvent être reportés”. A quel titre ? C’est pourtant bien le cas pour les jours de temps partiel par exemple.
Du moment que la continuité de service public est assuré, l’agent.e peut très bien continuer à télétravailler sans que les justiciables en pâtissent.

On apprend encore que ce déploiement du télétravail se fera d’abord sous forme ”d’expérimentation” … Alors là : chapeau ! Pour rappel Le ministère est en ”expérimentation” depuis 2017 et nombre d’administrations et de ministères avaient déjà officiellement mis en place, avant la crise sanitaire, le télétravail prévu, pour la fonction publique, par le décret n° 2016-151 du 11 février 2016 ! (et oui… 2016 ! Le temps s’écoule vraiment vite au ministère de la justice !)

Qu’attend-on encore à la justice ? Est-ce la peur de désorganiser tout un Tribunal ? Ou qu’il soit déserté et que les agents prennent goût à travailler chez eux ?

Nous sommes bientôt en 2022 et le management à la mode du ministère de la justice montre tout son archaïsme, son manque de vision comme d’ouverture d’esprit, et surtout fait encore la preuve de sa défiance et d’une certaine dose de condescendance envers les personnels !
Pourtant toutes les études le montrent : les salariés travaillent plus et mieux lorsqu’ils et elles bénéficient de jours de télétravail… C’est vrai aussi qu’ils et elles gagnent en autonomie; la chefferie a-t-elle peur de disparaître faute d’utilité ?

Mais nous avons gardé le meilleur pour la fin : il n’y a pas de budget pour acheter des ordinateurs portables pour tout le monde. Sérieusement ? Doit-on rire ou pleurer ? Quel est donc le sens de cette note ? Comment la direction va donc ”choisir” les heureux.ses élu.e.s ??

Comme souvent, des annonces, mais derrière, rien, faute de moyen ! Les conditions de travail des personnels, la conciliation vie privée / vie professionnelle, tous ces beaux concepts fumeux de ”qualité de vie au travail” dont se gargarisent les services de communication RH, qui ornent brochures et affiches dans nos juridictions, ne sont que du vent auquel aucun.e responsable ni chef.fe de service n’accorde la moindre importance (tant que les affiches sont au mur, l’objectif est rempli !)

C’est lamentable, mais ne nous décourageons pas : qu’on l’attende ou qu’on s’en méfie, le télétravail va prendre de plus en plus de place dans nos organisations de travail. La question est de savoir si les têtes pensantes de la justice veulent regarder le train passer ou, pour une fois, prendre les devants et faire en sorte que les choses se passent bien, pour les agent.e.s et donc pour les services !

On lâchera rien !
Mais il n’y a qu’ensemble que nous pourrons faire bouger le choses !

Rejoignez-nous !!

Contact TJ Avignon : solidaires-justice84@solidaires-justice.fr

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Le télétravail au SPIP du Val d’Oise

[ Enquête syndicale ]

Communication de la section Solidaires-Justice du SPIP du Val d’Oise

Afin d’anticiper un peu le « retour à la normale » (ou en tout cas au droit commun) Solidaires-Justice, premier syndicat aux élections professionnelles de 2018 au SPIP 95, a souhaité connaître les attentes des personnels vis-à-vis du télétravail, puisque d’évidence cette modalité d’organisation du travail est appelée à prendre beaucoup plus de place dans nos environnements professionnels. C’est pourquoi, de début septembre à début octobre, tou.te.s les agent.e.s de ce service ont pu s’exprimer sur cette question, et quelques autres, via un questionnaire mis en ligne par notre organisation.

Pour lire les résultats de cette enquête, cliquez sur l’image :

Collectif National Justice des Enfants

[ Communiqué de presse du 30 septembre 2021 ]

Depuis près de trois ans, le Collectif national Justice des Enfants alerte sur la nécessité d’une justice pénale des mineurs rappelant les principes fondateurs de l’ordonnance de 1945 et la primauté de l‘éducation sur la répression en matière de réponse pénale à la délinquance juvénile.

Nous l’avons à maintes reprises répété : les difficultés de la justice des enfants, sa lenteur, toute relative, ne sont pas le fait d’une procédure judiciaire complexe mais pour l’essentiel du manque criant de moyens humains dans les tribunaux, les services éducatifs publics et privés mais aussi matériels et financiers pour l’ouverture ou la rénovation de structures éducatives adaptées aux besoins de ces enfants, innovantes en termes éducatifs sans objectif répressif comme dans les centres fermés ou dans les prisons.

Élaboré sans réelle concertation avec les professionnel.le.s de l’enfance et sans débat de fond démocratique, le Code de la Justice Pénale des Mineurs va au contraire conduire à l’accélération des procédures judiciaires au détriment du temps éducatif pourtant indispensable dans l’aide à la construction des enfants et des adolescents.

En janvier 2021, au moment de la navette parlementaire, nous rappelions à nouveau que l’utilité de cette réforme procédurale de la justice des mineurs n’était pas démontrée, qu’il était urgent de donner davantage de moyens humains et matériels à la justice des enfants, pour garantir la nécessaire protection de chacun d’entre eux. L’état des juridictions pour enfants, comme à Marseille ou Bobigny, le démontre quotidiennement.

Nous le rappelons ici : un enfant qui passe à l’acte est avant tout un enfant en souffrance et en rupture, par conséquent en danger. Pour permettre aux professionnel.le.s de l’accompagner, il faut du temps. Or, le temps de l’enfant n’est pas le temps de l’adulte, et encore moins celui du législateur qui a imaginé des procédures extrêmement courtes.

Nous constatons aujourd’hui que malgré le report de 6 mois dans sa mise en application, les principaux acteurs de la justice des enfants en charge de l’application du CJPM ne sont toujours pas prêts car, dans leur grande majorité, peu formés aux nouvelles procédures. Dans la précipitation gouvernementale, cette dimension a été occultée au profit d’une mise en œuvre au pas de charge. Le texte lui-même n’était manifestement pas prêt puisque, avant même son entrée en vigueur, il est d’ores et déjà envisagé de le modifier dans pas moins de trois projets de loi en cours d’examen au Parlement.

Ce nouveau code de justice ne va également rien régler des conditions de travail délétères de nombreux services qu’ils soient judiciaires, associatifs ou territoriaux. Au temps d’appropriation du nouveau texte, s’ajoute la question endémique de l’organisation des services publics, sinistrée de longue date, situation aggravée depuis 18 mois par la crise sanitaire, l’application sans préparation du bloc peines et la justice expéditive imposés par le Garde des Sceaux pour « apurer les stocks », terminologie qui en dit long sur la perception des adolescents sous mains de justice par le gouvernement. Une justice expéditive ne saurait répondre aux difficultés des enfants et des adolescents qui passent à l’acte à un moment de leur existence.

Nous affirmons que la justice prônée par le CJPM à compter de son entrée en vigueur le 30 septembre 2021, sera une justice obéissant à des logiques gestionnaires et comptables, soumise aux injonctions du temps politique et non du temps judiciaire et éducatif nécessaire à un accompagnement efficace de l’enfant.

La responsabilité en incombera aux décideurs politiques, non aux professionnel.le.s de l’enfance qui n’ont eu de cesse depuis 2018 de dénoncer les dérives et les écueils de cette réforme.

Pour toutes ces raisons, le Collectif invite l’ensemble des médias à venir rencontrer le jeudi 30 septembre 2021 à 12 heures les acteurs du quotidien de la justice des enfants et des adolescents partout où des appels seront passés en région et pour l’Île de France à Bobigny (93) sur le Parvis du Tribunal Judiciaire.



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Pour des services publics SOLIDAIRES !

La rentrée sociale se situe dans un contexte particulier, entre mesures liberticides (le passe sanitaire obligatoire), complotisme et récupération par l’extrême droite à l’affût des élections présidentielles, et de l’autre le refus de lever les brevets des vaccins pour lutter contre la pandémie qui est toujours là…. Le gouvernement libéral de Macron s’empêtre dans les contradictions. Pendant ce temps, chômage et précarité, attaques contre les services publics se développent. Notre protection sociale est menacée : le gouvernement laisse filtrer le possible retour de la réforme des retraites, qui générera une baisse des pensions, alors qu’il vient de procéder à la réforme de l’assurance chômage qui réduit les droits des chômeurs. Les inégalités sociales se creusent.

OUI AUX LIBERTES PUBLIQUES ! NON AU PROFIT SUR LA PANDEMIE !

Le gouvernement a fait le choix de L’autoritarisme et de la répression plutôt que celui d’une campagne de conviction pour la vaccination. Le Passe sanitaire a été rendu obligatoire pour certains personnels (personnels soignants, médico-social, EHPAD, SDIS), menacés de suspension avec perte de salaire. Hier applaudis, aujourd’hui montrés du doigt comme potentiels vecteur du COVID….Héros puis zéros de conduite ! De toute façon, la lutte contre la pandé- mie résultat de la mondialisation des échanges, ne se gagne pas dans un seul pays. Solidaires revendique la levée des brevets des vaccins, afin de permettre le transfert de technologie et l’accès de toutes les populations aux vaccins, en particulier les plus précaires qui sont les moins vaccinées. Il faut aussi procéder à la socialisation des grands laboratoires pharmaceutiques qui se gavent de profits et arrosent leurs actionnaires de juteux dividendes.

QUELLE RECONNAISSANCE DES AGENT-ES PUBLICS ? RÉMUNÉRATION EN BERNE …

Les soignant-es sont toujours aussi mal payée-es au vu du résultat du Ségur de la Santé, qui n’a octroyé que de maigres mesures indemnitaires en lieu et place d’une véritable reconnaissance indiciaire des qualifications. Quant au médico-social… Les enseignant-es n’en reviennent pas d’avoir été à ce point floué-es par le Grenelle de l’Éducation, dont l’appellation pompeuse ne recouvre qu’une caisse vide. Le gouvernement distille de parcimonieuses mesures indemnitaires là où on attendrait outre une indispensable reconnaissance des qualifications par des grilles indiciaires, la revalorisation du pouvoir d’achat par le dégel du point d’indice, la réduction des inégalités par l’attribution d’un nombre de points d’indices à tout-es.

OÙ SONT PASSÉS LE SERVICE PUBLIC ET NOS EMPLOIS ?

Restructurations partout, coupes budgétaires, crise sanitaire et hôpital public manquant de lits, de bras, école publique en difficulté face aux suppressions de postes…. Il faut rendre ses moyens au service public facteur de redistribution des richesses. Or le déficit en emplois et la précarité s’accroissent dans la fonction publique, renforcés par les réformes du gouvernement Macron : un agent sur cinq est contractuel de droit public cumulant bas salaire et incertitude sur l’avenir. Solidaires fonction publique revendique des plans de titularisation massifs et le recrutement statutaire de fonctionnaires.

EN ROUTE POUR LA TRANSFORMATION SOCIALE ET ÉCOLOGIQUE !

Dans un contexte de libre-échange mondialisé effréné et sans contrôle, qui organise le dumping social et environnemental, et fait fi de la santé des populations, confrontées aux conséquences du réchauffement climatique outre la pandémie, il est temps de mettre en place une transition écologique, économique et sociale, pour une société solidaire. Cela passe par la relocalisation des emplois et la conditionnalité des aides à des normes sanitaires, sociales et environnementales, le partage du travail et des richesses, des services publics promouvant la cohésion sociale.

PRIVÉ/PUBLIC, LUTTONS ENSEMBLE POUR GAGNER !



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