Situation de l’UEHC de Besançon :

L’union territoriale Solidaires-Justice Bourgogne Franche-Comté saisi le DT-PJJ

[ Lettre ouverte ]

Monsieur Le Directeur Territorial,

Notre organisation syndicale a été interpellée concernant la situation tendue, proche du point de rupture, de l’UEHC de Besançon par le personnel de cette unité. Une grande souffrance au travail, impactant le bon fonctionnement de l’établissement et la mission d’accompagnement des mineurs, se fait clairement jour.

Tout d’abord de grandes difficultés organisationnelles ont pu être constatées se traduisant par un manque de respect du rythme des agents, avec des alternances de rythme chaotiques et des services de week end lourds (13h), se répétant pour certains 4 à 5 fois dans un cycle de 8 semaines. Plus précisément en ce début du mois de juillet, nous avons eu retour d’une multiplication de services en travail isolé, y compris en soirée. Cette situation crée un épuisement important, ayant des répercussions sur les agents et, par contrecoup, sur l’encadrement des mineurs accueillis.

De grandes difficultés sont aussi à signaler concernant le service cuisine de l’unité ; un seul agent est positionné depuis la suspension de son collègue, devant ainsi gérer seul la confection des repas. Aucun remplacement n’est envisagé depuis avril. Il n’y aura aussi aucun cuisinier sur la période de juillet, puisque cet agent ne sera pas remplacé pendant ses congés.

Par conséquent, légitimement nous nous interrogeons sur les conditions dans lesquelles seront confectionnés les repas sans professionnel qualifié mais aussi avec un budget au rabais de 1500 € par mois pour 10 personnes 3 fois par jour.

De plus, nous avons aussi été interpelé sur les astreintes éducatives. Si leur utilité est claire, les modalités de leur mise en place le sont moins. Les agent.es sont positionnés sur des services (deux dans la semaine, voir trois pendant les vacances d’été), empêchant donc bien souvent leur mobilisation car ils et elles ne peuvent intervenir quand ils et elles sont déjà en service. D’autres collègues sont alors rappelés, ce qui fait perdre le sens pourtant positif de l’astreinte. Mais plus encore, il est répété sans cesse aux agent.es qu’ils et elles ne font pas leurs heures, alors que la semaine d’astreinte crée mécaniquement ce déficit (2 services de matin = 15h dans la semaine si pas d’intervention et donc environ 22h de déficit à la fin du cycle). Les déficits des agent.es sont pour la plupart moins importants. Voilà une méthode managériale bien particulière dans laquelle c’est l’administration qui met l’agent.e en défaillance pour ensuite le lui reprocher !

Dans le même esprit, l’occupation de l’UEHC de façon désordonnée, sans cohérence éducative ni réflexion sur la composition du groupe, et sans tenir compte de la temporalité d’une bonne intégration des jeunes dans celui-ci, amène à cette situation explosive. 4 accueils en une semaine ont déstabilisé en profondeur le groupe. Il s’est donc construit sur de mauvaises bases dont nous en voyons les conséquences aujourd’hui. Des jeunes en roue libre, sans respect du cadre, considérant leur placement comme une colonie de vacances. 

Cette politique du chiffre et la mise en place des méthodes de management du privé à un service public de qualité ainsi que la mise en place du CJPM, qui a augmenté les cadences des audiences sans moyens humains en face, ne permet plus de temps pour remettre le cadre lorsque les jeunes s’éloignent de leurs objectifs de placement.

Malgré des promesses et mesures évoquées en juin aux agents pour une mise en place en septembre, d’ores et déjà s’annonce un été de tous les dangers pour cet établissement, où seul un miracle permettra de passer les deux mois qui viennent sans incidents, avec des agents et les jeunes actuellement en grande insécurité. 

Au vu de l’ensemble de ces éléments favorisant principalement les risques psycho-sociaux et organisationnels, Solidaires-Justice réclame la mise en place de véritables cycles de travail, avec deux agent.es présent.es en service et un nombre de week-end équilibrés sur l’année mais aussi d’en finir avec cette gestion capitaliste du service public, la PJJ n’étant pas une entreprise, nous accueillons des êtres humains ! Le chantage au déficit d’heures créé artificiellement, la contraction des dépenses et la politique du chiffre doivent cesser, surtout face à un public qui a plus que jamais besoin de cadre et de protection ! Des agent.es travaillant dans de bonnes conditions, avec du sens, ce sont aussi des conditions plus propices pour les jeunes accueillis !

Solidaires-Justice sera très vigilant quant à l’évolution de l’UEHC de Besançon et les mesures mises en place par vos services. 

Nous demandons par ailleurs à être reçus en septembre en audience avec vos services afin de faire un point sur la situation et sur la temporalité précise de mise en place des solutions proposées aux agent.es en juin.

Dans l’attente d’un retour de votre part, ayez l’assurance, Monsieur Le Directeur, de notre profond attachement au respect des droits du personnel.

Le Bureau de l’Union Territoriale

Solidaires-Justice Bourgogne-Franche-Comté



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ACCIDENTS DE SERVICE : LES EMPLOYEURS SONT RESPONSABLES !

A l’occasion de la journée mondiale pour la santé et la sécurité au travail du 28 avril et dans le cadre du plan d’action de l’Union Solidaires pour la visibilisation des accidents de service, Solidaires-Justice lance une grande campagne nationale de sensibilisation et d’information sur la thématique des accidents de services : pourquoi et comment les déclarer, qui informer, les droits des agent.es et les obligations de l’administration…

Plus d’info sur les questions de santé et sécurité au travail ici : https://www.solidaires-justice.fr/sante-et-conditions-de-travail/

Dialogue social d’apparence, santé des agent.es préoccupantes

Retour sur le dernier CSA du SPIP du Val d’Oise

Le 9 avril dernier, les représentant.es du personnel étaient convoqué.es à un CSA portant principalement sur 2 sujets :
– La modification de la charte des temps ;
– La présentation des indicateurs obligatoires en matière de prévention des risques organisationnels (appelé couramment « risques psychosociaux » ).

Charte des temps

L’objet de ce point était de présenter aux élu.es du CSA les modifications proposées par la DISP, s’agissant du taux de présence minimum imposé pour l’octroie des congés et jours de télétravail.
Pour rappel, dans tous les SPIP de la DI de Paris et de manière aussi arbitraire qu’exceptionnelle, ce taux s’élevait à 50 % d’agent.es en position d’activité et en présentiel.
Ce diktat du DI de Paris était dénoncé par toutes les organisations syndicales, du niveau local au niveau national.
Rappelé à l’ordre par la DAP, le DI a quelque peu infléchi sa position consentant, magnanime, à rabaisser ce taux selon 3 modalités (attention, usine à gaz en approche !) :

  • 50 % d’agent.es en position de travail dont 40 % en présentiel, et 10 % d’agent.es en télétravail ;
  • 40 % d’agent.es en position de travail et en présentiel dans les périodes de tension type (congés d’étéou de fin d’année) mais sans télétravail ;
  • 30 % sur les jours de « ponts », toujours sans télétravail.

Solidaires justice a rappelé sa revendication : 40 % d’agent.es en position de travail, y compris en télétravail donc. Par ailleurs pour des situations exceptionnelles et limitées à une journée, de type « ponts », Solidaires considère que le nombre d’agent.es présent.es sur le service n’a pas vraiment à être supérieur à un besoin de type « permanence » quelques soit d’ailleurs les fonctions occupés, sauf celles non télétravaillables.
L’administration n’a jamais démontré sérieusement le besoin auquel répondraient ces taux arbitraires, autrement que par des exemples anecdotiques : aucun travail d’évaluation des besoins en présentiel dans les SPIP n’ayant été mené, à quelque niveau que ce soit.
Nous notons qu’une nouvelle fois le dialogue social sur ces questions de charte des temps est inexistant, notamment au niveau local, le DI imposant sa vision de manière unilatérale et descendante (rendant ainsi les CSA locaux totalement inutile).
Solidaires-Justice s’est donc abstenu sur un texte qui n’est pas le fruit du dialogue social local et sur lequel notre avis n’est pas sincèrement sollicité. Nous ne voulions toutefois pas, par un vote négatif, risquer de repousser la mise en œuvre de cet assouplissement, aussi insuffisant soit-il.

Indicateurs relatif à la santé au travail.

Il s’agit des 4 indicateurs, devant obligatoirement être portés annuellement à la connaissance du CSA, permettant d’avoir une première appréhension du niveau des risques psychosociaux au sein d’un service.
Il aura fallu les réclamer pendant de nombreuses années avant de pouvoir en avoir enfin connaissance. Malheureusement, en l’état, les chiffres présentés ne permettant pas de comparaison avec les années précédentes, ni avec des données de références (pour évaluer si un indicateur est « plutôt bon » ou « plutôt mauvais »). Cela dit c’est un début et il nous faudra, collectivement, les suivre avec la plus grande attention.
Solidaires-Justice a tout de même souhaité alerter la direction du SPIP sur une donnée que nous avons pu extraire de ces tableaux et que nous avons pu comparer aux données publiées par la direction générale de la fonction publique (DGAFP) :
En 2023, dans la fonction publique d’État, le nombre moyen de jours d’absence pour raison de santé s’élève à 8,4 jours par an et par agent.e. (tendance à la baisse).
Au SPIP du Val d’Oise ce nombre atteint, en 2024, 23 jours par ans et par agent.e !

Si nous pouvons être d’accord avec la direction sur la difficulté à interpréter ce chiffre pour ce qui concerne les raisons de cet absentéisme (qui est malgré tout considéré par les experts de la santé au travail, médecins et psychologues, comme significatif et impliquant a minima une attention accrue) nous avons insisté sur le fait qu’un niveau élevé d’absentéisme pour raison de santé, n’étant par définition pas ou peu prévisible, avait nécessairement des répercussions sur les agent.es présent.es en termes de charge et surcharge de travail.
Pour Solidaires-Justice le risque est que l’absentéisme engendre l’absentéisme : épuisement professionnel, burn-out, etc. Et que s’enclenche (à moins qu’il ne soit déjà enclenché ?) un cercle non-vertueux.
Nous attendons donc, dans les prochains mois, une véritable prise de conscience de notre administration et des réponses en terme d’organisation et de priorisation du travail pour prévenir ces risques organisationnels.
Pour être tout à fait complet, une réunion sur la thématique « RPS » était programmée l’après-midi du 9 avril à la suite du CSA. Malheureusement, pour des raisons indépendantes de toute volonté, des urgences impératives ont conduit la direction à devoir la repousser. Mais des dates nous serons bientôt proposées pour nous réunir, a priori, en mai.



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Au SPIP 95 : des constats qui perdurent… une inquiétude qui s’installe

[ce tract se veut un compte rendu fidèle de la réunion intersyndicale (HMI) qui s’est tenu dans ce service le 22 novembre 2024 ]

Réunis ce 22 novembre à l’initiative des organisations syndicales représentatives au SPIP (UFAP-Unsa, SOLIDAIRES-Justice et FO-Justice), les personnels sont venus en nombre témoigner de leur situation et faire part de leurs revendications : un tiers des agent.es, tous statuts et métiers confondus, ont répondu présent, ce qui n’est pas rien : lendemain de jour de neige, grève des transports publics, veille de week-end auxquels s’ajoutent les permanences délocalisées et le télétravail !

Le but de cette réunion était double, à l’approche du comité social d’administration (CSA) programmé le 10 décembre : faire le point avec l’équipe depuis notre dernière AG du mois de mars, et prendre la température auprès des collègues arrivé.es depuis au service.

Au cours de ces derniers mois, et malgré une accalmie après l’AG et le tract de mars 2024 ressentie par une petite partie du personnel, le sentiment d’un climat de défiance généralisée de la part de la direction reste bien présent.

Les symptômes :

Un climat de suspicion

  • des refus de formations (congés formations, CPF mais aussi simples formations continues) pas ou peu motivés (en dehors du quasi-tic de langage de l’AP : « nécessité de serviiiiiiice !!! ») ;
  • la complexité (pour ne pas dire l’usine à gaz) de l’octroi du second jour de télétravail ; pourquoi cette compétence ne reste pas, comme les congés annuels, à la main du cadre de proximité ?
  • des inégalités de traitement (par exemple sur le télétravail : octroi de jours de TT à des agent.es sur des périodes « de tension » pourtant « interdites » ) ;
  • une fréquence incompatible avec la charge de travail de certaines revues de secteurs des CPIP ; avec des contrôles qui remettent en question les capacités d’appréciations de l’agent.e quant au suivi de son effectif ;
  • Des avis divergents impossibles ou difficiles à exprimer: la discussion contradictoire est absente ;
  • Absence de concertation avant la mise en œuvre de certains projets : partenaires intervenant au SPIP, aménagements des locaux, etc.
  • D’autres décisions actées dans la concertation avec l’ensemble des acteurs et partenaires, remises en cause unilatéralement, y compris au dernier moment ;
  • Un recours à la demande d’explication quasi-systématique en cas de difficulté ou d’incident ;
  • Malgré le parcours d’accueil apprécié mis en place pour les nouveaux arrivants, une pression ressentie comme insécurisante, mise d’emblée sur les nouveaux arrivants ;
  • L’explosion de la vidéo-surveillance (non-concertée ni explicitée) dans le service et la présence pour le moins étonnante d’un écran géant de contrôle dans le bureau de la DFSPIP. Cet écran interroge quant à son utilité pratique et au cadre juridique de cette installation.
  • Une note de service sur le prévisionnel des congés (d’été) délirante : non concertée, ni avec les élu.es ni avec les agent.es, elle avance de près d’un mois et demi la date limite pour exprimer nos vœux !

Par ailleurs des constats sur l’organisation et le fonctionnement du service et du travail restent bien présents :

  • le nombre excessif de dossiers « affectés » sans pièces judiciaires (mais qu’il faut traiter quand même) ;
  • les conditions de travail dans certains bureaux (l’antenne MAVO d’abord, mais aussi 3 bureaux inadaptés en milieu ouvert) ;
  • une charge de travail qui a certes baissée avec l’arrivée de renfort, mais pas de manière suffisamment significative et qui reste dans tous les cas loin de toutes les recommandations en matière de prise en charge adaptée des PPSMJ ;

Les conséquences :

Une explosion des risques psychosociaux !

  • Le sentiment d’inutilité du travail effectué ;
  • Des agent.es qui mettent en place, à contrecoeur et non sans stress, des stratégiesde contournement pour pouvoir exercer sereinement et pleinement les missions quisont les leurs ;
  • une augmentation sensible du nombre de départ du service : obtenus, à venir ou souhaités ;

Témoignages :

« Je n’ai jamais vu ça ! » (concernant la gestion actuelle du SPIP 95)
« Je n’aime pas travailler dans ces conditions là ! »
« On entend répéter que tout va bien dans le service, alors que non ! »
« Le télétravail : on a l’impression que la direction nous fait une faveur ! » « Quand on exprime un besoin d’aide, on se retrouve sous pression ! »

Que faire ?

Ces constats nous amènent à penser que le travail sur la prévention des RPS, en jachère depuis 2019, doit absolument être sérieusement relancé dans ce service et que les évaluations au doigt mouillé doivent cesser. Il existe des indicateurs, validés par la DGAFP, permettant d’évaluer la présence de ces risques : au SPIP, même les 4 obligatoires ne sont pas mis en place !

La direction du SPIP doit également reconsidérer ses méthodes de management. La suspicion, les pressions et la peur n’ont jamais amené personne à donner le meilleur de lui-même.

Restons toutes et tous mobilisé.es pour l’amélioration de nos conditions de travail



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Tristesse et colère

[Communiqué]

C’est avec effroi et consternation que nous avons appris, en milieu de semaine dernière, qu’un de nos camarades, militant engagé, avait tenté de mettre fin à ses jours.

Le mail qu’il nous a adressé juste avant son passage à l’acte ne laisse planer aucun doute sur les raisons de ce geste désespéré. Heureusement, grâce à l’intervention de ses collègues et des services de secours, ses jours ne sont plus en danger.

Notre tristesse reste immense et notre colère intacte.

Voilà ce qui arrive dans une administration qui refuse de reconnaître la souffrance au travail. Voilà ce qui arrive dans une administration qui nie l’existence du harcèlement au travail.

Voilà ce qui arrive lorsque des petits chefs ont carte blanche pour briser leurs agent.es sans jamais être sérieusement inquiétés.

Voilà ce qui arrive dans une administration qui traite de la même façon les bourreaux et leurs victimes. Voilà ce qui arrive quand les logiques comptables priment sur la gestion de l’humain.

Voilà ce qui arrive dans une administration, le ministère de la « justice », experte du « mutisme », sourde et aveugle face à la détresse de ses personnels.

Pourtant ce camarade maltraité, cela fait 2 ans que nous l’accompagnons et que nous alertons sa hiérarchie sur sa situation et les défaillances managériales ayant libre cours dans son service. Sa souffrance, mais aussi celle de ses collègues, toute la chaine hiérarchique la connaissait.

Pour quelle réponse ? Un changement de service d’office, à l’encontre de ses intérêts mais aussi de ceux du service dans lequel il donnait entière satisfaction depuis de nombreuses années.

Aujourd’hui l’administration nous fait part de son souhait d’évoquer la situation de l’agent… Quelques heures avant le drame, elle nous faisait pourtant savoir qu’elle n’en avait pas véritablement le temps…

TROP TARD !
Aujourd’hui il faut rendre des comptes.

Dimitri, nous souhaitons à toi et tes proches vous apporter tout notre soutien.
Nous sommes avec vous.