PJJ : conflit social à l’établissement de placement éducatif de Paris !

Les personnels en grève le 12 novembre 2019

Cela fait maintenant trois ans que l’équipe éducative de l’EPE Salomon de Caus à Paris connait une situation de souffrance au travail, depuis la prise de poste en septembre 2016 de la directrice de service.
Rapidement, les professionnels de l’établissement alertaient la médecine du travail et les organisations syndicales.
La direction territoriale de Paris répondait fin 2018 en annonçant la mise en place d’un dispositif de soutien et d’accompagnement de l’équipe, qui a été effectif de janvier à septembre 2019.
Auparavant, une psychologue du travail avait rencontré l’ensemble des membres de l’équipe et rendu un rapport de 34 pages où il était stipulé que les risques psycho-sociaux étaient maximaux au sein de l’établissement.
Une audience intersyndicale à la DT de Paris le 4 février 2019 n’aboutissait à rien. Il était rappelé par la DT aux professionnels présents que le dispositif de soutien mis en place représentait un coût très conséquent dans le budget territorial et que s’il ne portait pas ses fruits un contrôle de dysfonctionnement serait envisagé !
La situation n’a guère évolué depuis que ce dispositif a été déployé. Le stress et la souffrance au travail sont toujours présents, voire ils ont augmenté, car les solutions envisagées par la DT de Paris voulaient faire croire que les difficultés provenaient de dysfonctionnements au sein de l’équipe de professionnels. Or, elles prennent leur source dans les méthodes managériales déployées par la directrice de service, ses décisions à l’emporte-pièce en dehors de toute concertation qui vont jusqu’à mettre parfois en danger les adolescents et les professionnels ainsi que ses réactions intempestives empreintes de violence verbale et colérique.

Aujourd’hui, les professionnels de l’EPE Salomon de Caus, unique foyer à Paris, disent stop à cette violence subie.

Le SNPES-PJJ/FSU, la CGT PJJ et Solidaires-Justice les soutiennent dans leurs revendications et déposent un préavis de grève pour le 12 novembre 2019.

Les professionnels de l’EPE attendent des réponses concrètes et revendiquent :

  • Qu’une mesure conservatoire soit prise pour la réinstallation du verrou de la porte d’entrée du foyer, afin d’assurer la sûreté des jeunes et des adultes présents, en attendant les nécessaires travaux de mise en conformité du bâtiment aux normes incendie. Les éducateurs observent depuis le retrait du verrou une recrudescence de fugues et d’intrusions. Ils exercent ainsi leurs missions dans des conditions de travail anxiogènes, notamment la nuit où les services ne sont quasiment pas doublés.
  • La réorganisation des astreintes avec une réelle implication de la directrice lorsque celle-ci les assure et une équité de traitement dans la répartition des astreintes selon des critères rationnels. Depuis un certain temps, la Directrice se montre difficilement joignable (voire ne répond pas du tout) lorsqu’elle est contactée dans le cadre de l’astreinte, laissant l’éducateur de service gérer seul la situation compliquée à laquelle il fait face.
  • L’accès au bilan de l’accompagnement d’équipe qui s’est terminé en septembre 2019.
  • L’arrêt immédiat de la violence verbale et psychologique qu’ils et elles subissent au quotidien dans l’exercice de leurs fonctions qui se traduit par des hurlements, des injonctions, du dénigrement, des humiliations, des menaces de sanctions… Plusieurs agents alternent entre l’angoisse, la colère, le burn out, demande de mutation non désirée, arrêts maladies, pleurs, idées suicidaires….

Les professionnels veulent travailler dans les meilleures conditions possibles afin d’œuvrer correctement à la prise en charge des jeunes !
Ils sont en droit d’être entendus.

télécharger le document

Enquête sur les conditions de travail au TGI de Paris

De la Très Grande Insatisfaction à la Très Grande Inquiétude

Solidaires-Justice 75

JOYEUX ANNIVERSAIRE ?

A l’occasion du 1er anniversaire de l’entrée des personnels dans les nouveaux locaux du TGI de Paris sur le site des Batignolles, Solidaires-Justice a voulu faire un premier bilan sur l’ambiance et les conditions de travail dans cette juridiction.
A cette fin, nous avons procédé à une grande enquête auprès des personnels volontaires du TGI et à laquelle 164 agents ont accepté de répondre.

lien vers les résultats de l’enquête :
http://solidaires-justice.fr/onewebmedia/Enquete_TGI_Paris_resultats.pdf

Quels enseignements pouvons nous tirer des résultats de cette enquête ?

Une Très Grande Insatisfaction

Des locaux mal conçus, peu ergonomiques, inconfortables, contraignant, … Bref le ministère et l’architecte se sont fait plaisir, mais les utilisateurs, agents ou justiciables, trinquent !
Ne parlons même pas de l’accessibilité par les transports : 84 % des participants se déclarent insatisfaits de l’offre de transport en commun permettant de se rendre au TGI !Pire encore, ils sont plus de 96 % à se plaindre de la gestion de la température dans les locaux !

Une Très Grande Inquiétude

Le constat est implacable, les agents sont inquiets pour leur avenir : réforme de la justice ou de la fonction publique, rien de bon à l’horizon ! Pire une grande majorité – plus de 80 % – s’attend à une dégradation du service public de la justice et de leur situation professionnelle (près de 70 %).
Quant à l’accompagnement au changement, on repassera : ils sont plus de 90 % à considérer que les réformes en cours ne prennent en considération ni leur avis de professionnels, ni leurs besoins !

Du coté des risques psychosociaux…
…Mais que fait la (police) justice ?

La prise en compte des difficultés du quotidien, de la charge de travail, des dérives du management, etc. ? Là encore notre enquête montre que ces problématiques ne sont pas prises au sérieux par l’administration : de belles déclarations d’intention, même pas très ambitieuses, quasiment rien de concrètement mis en oeuvre ! Et quand bien même cela serait – a minima – le cas, les agents l’ignorent !
Ainsi plus de 93 % des sondés ne sont pas informés du bilan des actions qui auraient été mises en oeuvre en matière de prévention des RPS, quand dans le même temps seulement 17,5 % d’entre eux déclarent avoir connaissance d’un plan d’action en la matière !

Ici comme ailleurs, la prévention contre les RPS, les risques organisationnels, les violences et la souffrance au travail, ne relèvent que de l’incantation et de la cosmétique ! L’administration brasse tellement de vent que c’est à se demander si nous n’avons pas identifier là une cause de la fraîcheur excessive des locaux !?!

Un anniversaire bien inquiétant

Les réponses à notre questionnaire, typiques des questionnaires RPS, sont particulièrement accablantes pour l’administration ! Toutes les difficultés qui existaient déjà à la Cité sont exacerbées par des locaux déshumanisés et une administration maltraitante, ne serait-ce que par son inaction sur les problématique de souffrance au travail !

Pour bousculer cette administration, il nous faut réagir collectivement, solidairement ! Seul le nombre, la mobilisation, l’action peuvent faire évoluer les choses !
Vous recherchez des outils pour agir et vous protéger ?

Solidaires-Justice est l’un de ces outils
Rejoignez-nous
Pour vos droits et vos conditions de travail !

ENSEMBLE ON EST PLUS FORT !

Télécharger le document

Nous contacter :

Solidaires-Justice 75
35, rue de la Grange aux Belles
75010 PARIS
solidaires-justice75@solidaires-justice.fr

Section Solidaires-Justice TGI de Paris :
section-tgi-paris@solidaires-justice.fr


SPIP 95 : lettre ouverte à la direction sur la situation du pôle PSE

Par l’intersyndicale SOLIDAIRES-CGT-SNEPAP

Monsieur le directeur,

Nos organisations syndicales souhaitent vous faire part de leurs inquiétudes s’agissant de la situation du pôle PSE du SPIP 95.

Ainsi très récemment, pendant 3 jours, ce pôle pourtant pléthorique sur le papier (7 agents titulaires) n’a plus compté qu’un seul agent.

Si nous nous félicitons de l’intervention urgente de la DI après votre signalement du 14 mars et si nous ne pouvons que remercier la collègue du 78 venue en renfort dans notre service, il nous semble malgré tout que cette aide, toute essentielle qu’elle soit, d’une part, ne règle pas la situation sur le long terme, et, d’autre part, ne doit pas occulter la réalité profonde du pôle PSE, ses dysfonctionnements et les éléments qui nous ont amené au mode d’organisation dégradé actuel.

En effet, si les causes sont multiples, la situation de ce pôle – en fragilité depuis des mois – n’est pas surprenante. Au contraire, les difficultés n’ont fait que s’accumuler au fil du temps, sans que les réactions ne soient véritablement à la hauteur des enjeux.

Pourtant un éclairage objectif et extérieur a permis de confirmer, fin 2018, ce que beaucoup percevaient déjà en matière de risques psychosociaux sur ce pôle ; le diagnostic RPS réalisé l’an dernier a clairement identifié le pôle PSE comme un service en souffrance, pour lequel une action doit être prioritairement menée.

C’est pourquoi, nous pensons qu’il est urgent de travailler, tous ensemble (direction, agents PSE et organisations syndicales), à retrouver une certaine sérénité et pérenniser le fonctionnement du pôle PSE pour l’avenir.

Pour nous cela passe par :

→ une réorganisation du travail du pôle, avec un cadre structurant, des fiches de poste, un organigramme et chaîne hiérarchique clarifiée ;

→ un réaménagement et une réorganisation des locaux affectés à l’activité PSE qui sont aujourd’hui trop petits et inadaptés ;

→ une remobilisation du collectif qui doit passer par un véritable management de proximité cadrant, mais légitime et bienveillant, et qui doit permettre de retrouver la cohésion minimale nécessaire au travail en équipe.

Ce travail est à mener de toute urgence, car la souffrance des agents PSE tend, par contagion émotionnelle, à affecter le reste du service. C’est pourquoi nous attendons une action rapide afin de garantir et préserver l’intégrité physique et psychologique de nos collègues, mais aussi de garantir l’effectivité de la mise en oeuvre des décisions de justice en matière de surveillance électronique. Comme nous vous l’avons déjà fait savoir à plusieurs reprises, nos organisations sont prêtes à s’investir dans cette démarche dans un esprit constructif, dans l’intérêt des agents et du service.

Dans l’attente de votre retour, nous vous prions de bien vouloir agréer, monsieur le directeur, nos salutations distinguées.

Pontoise, le 26 mars 2019

Télécharger la lettre ouverte